Négociations conventionnelles an II – Épisode 3

Le vendredi 10 novembre 2017, s’est déroulée au siège de la CNAMTS, une séance de négociation portant sur 3 thèmes essentiels contenus dans les orientations de la ministre de la Santé à savoir : la prévention, la pertinence et la qualité des soins, sujets au cœur de la future Stratégie Nationale de Santé.

Nicolas REVEL a ouvert la séance en précisant que cette séance n’aborderait pas les valorisations des actes, ni les plafonds, mais des dossiers qui doivent nous permettre d’avancer sur des sujets «que nous devons défraîchir et dont j’attends des débats fructueux».

Après la présentation du diaporama de la CNAMTS qui reprenait certaines idées présentées précédemment par les représentants des chirurgiens-dentistes, chaque syndicat a développé ses propositions sur les trois thèmes : on peut noter de grandes convergences, mais aussi quelques divergences.

Dans le diaporama de la CNSD, une partie importante est consacrée à une nouvelle approche de la maladie carieuse qui a retenu toute l’attention du directeur général de l’UNCAM. Il a demandé les études sur lesquelles ont été fondées les analyses et propositions. À noter l’expertise apportée dans ce dossier par le Pr Sophie DEMEJEAN, le Dr Marco MAZEVET et le Pr Nigel NITTS.

La CNSD a aussi mis l’accent sur la responsabilisation du patient, dont le parcours vertueux pourrait être la porte d’entrée vers le “zéro reste à charge”.

En matière de prévention et sans préjuger des financements, il semble acquis que certaines des propositions formulées dans cette séance seront retenues. Les séances du 29 novembre et du 15 décembre permettront d’en savoir plus.

Sur le même sujet :

Confédération nationale des syndicats dentaires – Actualité, Infos pratiques, Services

Source : Négociations conventionnelles an II – Épisode 3

Convention : les craintes du Conseil National de l’Ordre des Chirurgiens Dentistes !

ONCD - ordre national des chirurgiens-dentistes

28/03/2017

Avant même que l’Ordre, conformément aux dispositions en vigueur, n’ait formulé ses observations, Marisol Touraine approuvait le projet de règlement arbitral portant sur la convention dentaire. Un texte qui appelle pourtant plusieurs remarques.

Avant même que le Conseil national ne délivre son avis déontologique quant au projet de règlement arbitral portant sur la convention dentaire, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, rendait public un communiqué de presse dans lequel elle déclarait approuver le texte proposé par l’arbitre, Bertrand Fragonard. Une communication pour le moins hâtive, donc, puisque la ministre faisait peu cas du rôle de l’Ordre en ce qu’il délivre préalablement ses observations déontologiques, et cela conformément à l’article L.162-15 alinéa 1er du Code de la sécurité sociale.

Sur le fond, et après examen du Conseil national, le projet de règlement arbitral appelle trois observations. La première tient à une rupture d’égalité de traitement entre les praticiens exerçant dans un cabinet dentaire de ville ainsi qu’à un vide juridique quant aux soins dispensés par un praticien salarié d’un autre praticien. La deuxième porte sur la méconnaissance des dispositions du Code de la sécurité sociale portant sur les praticiens en libre prestation de services. Enfin, la troisième observation porte sur les craintes du Conseil national quant à l’insuffisante et tardive réévaluation des soins conservateurs et de prévention, mettant le praticien en porte à faux face à ses obligations en matière de soins conformes aux données acquises de la science.

S’agissant de la première observation du Conseil national, l’article 1er du projet de règlement arbitral comporte des dispositions relatives à la portée du règlement arbitral. Son premier alinéa est rédigé ainsi : « Le présent règlement régit les relations entre les caisses d’assurance maladie et les chirurgiens-dentistes autorisés à exercer en France et exerçant leur activité à titre libéral ».

Par cette formulation, le projet de règlement arbitral vient modifier le champ d’application de la convention approuvée par arrêté du 14 juin 2006, et qui prévoit : « La présente convention s’applique d’une part, aux caisses primaires d’assurance maladie, aux caisses de mutualité sociale agricole et aux caisses d’assurance maladie des professions indépendantes et, d’autre part, aux chirurgiens-dentistes exerçant à titre libéral, ayant choisi d’adhérer au présent dispositif, pour les soins dispensés au lieu d’exercice ou exceptionnellement au domicile du malade ou assimilé. La présente convention s’applique aussi aux chirurgiens-dentistes salariés d’un autre chirurgien-dentiste exerçant à titre libéral. »

Le projet de règlement arbitral, tel qu’il est proposé, exclut du dispositif les chirurgiens-dentistes salariés d’un autre chirurgien-dentiste exerçant à titre libéral, créant une rupture de l’égalité de traitement entre les professionnels exerçant en cabinet de ville. De surcroit, il crée un vide juridique sur les modalités d’application des dispositions de ce règlement arbitral aux soins dispensés par un chirurgien-dentiste salarié d’un autre chirurgien-dentiste.

Deuxième observation : en visant les chirurgiens-dentistes autorisés à exercer en France, ce projet de règlement devrait également s’appliquer aux praticiens exerçant en libre prestation de services en méconnaissance des dispositions de l’article L162-15 du Code de la sécurité sociale qui prévoient que la convention ou tout autre texte assimilé s’appliquent aux professionnels installés en France.

Enfin, et c’est sa troisième observation, le Conseil national prend acte et approuve les avancées concernant la prise en charge des patients diabétiques, des patients souffrant de handicap mentaux nécessitant l’utilisation du Meopa, ainsi que l’ouverture du bilan bucco-dentaire aux jeunes adultes. Bien que, concernant les patients souffrant de handicaps mentaux, le Conseil national s’étonne des modalités de prise en charge de certains actes.

En revanche, le Conseil national réitère ses craintes quant à un plafonnement dégressif et immédiat de certains actes au regard d’une réévaluation insuffisante et tardive des soins de prévention et conservateurs auxquels l’Ordre est profondément attaché, et qui sont restés au même niveau de prise en charge pendant plus de vingt ans. Cela pourrait mettre en échec l’innovation et l’application des dispositions de l’article R4127-233 du Code de la santé publique, et tout particulièrement de son 1°, qui précise que le « chirurgien-dentiste qui a accepté de donner des soins à un patient s’oblige […] à lui assurer des soins éclairés et conformes aux données acquises de la science […]. »

Source : Communiqués de presse : Ordre National des Chirurgiens Dentistes

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  • Compte-rendu de l’AG étudiante de Nancy (13/03/2017)

    Environ : 60 de praticiens libéraux, 250 étudiants et 30 praticiens hospitaliers étaient présents -> l’amphi presque plein, une mobilisation toujours plus forte !
    Les représentants étudiants ont d’abord fait un point récapitulatif sur les modalités du mouvement étudiant de contestation allant jusqu’à ce jour et les actions entreprises au niveau local et national.
    Un déchiffrage du règlement arbitral a ensuite été présenté afin que chacun prenne la pleine mesure des tenants et aboutissants de celui-ci. Beaucoup n’avaient pas considéré la gravité de la situation à venir. (cf. clause de sauvegarde entre autres)
    Cet arbitrage assomme encore davantage le monde dentaire que les propositions du 27 janvier que nous avons à juste raison refusé. (réduction de l’enveloppe, suppression de certaines « revalorisations », disparition des dédommagements concernant les soins aux patients sous AVK etc…)
    Les propositions des candidats à la présidentielle ont été évoquées. En effet, ceux-ci commencent à s’intéresser au débat. Tous s’accordent sur la problématique mais sans qu’aucune proposition concrète se rapprochant de nos revendications n’en découle.
    Après l’exposé de ses éléments, tout le monde est tombé d’accord sur le fait que le mouvement doit s’intensifier, s’élargir afin que chacun puisse autour de lui mobiliser encore un peu plus et que le monde dentaire ne cède pas au despotisme de MST.
    Ensuite brainstorming avec un temps de parole ouvert où chacun a pu s’exprimer.
    Les représentants syndicaux, unis, ont participé aux échanges.
    Le représentant de l’Ordre a repréciser le rôle des conseils dans un tel contexte.
    Plusieurs idées pour la suite du mouvement :

    • Accentuer les efforts de communication
    • Distribution de tracts à l’attention des praticiens (clés de lecture du RA)
    • Menace de déconventionnement commun massif
    • (Menace de) fermeture simultanée des cabinets libéraux
    • Suspension ordinale temporaire concernant tous les chirurgiens-dentistes
    • Application d’un dépassement systématique sur tous les soins opposables (dépassement basé sur le coût réel de réalisation)  cela revient à appliquer notre RA au RA que l’on nous impose.

    Nous allons à nouveau nous concerter pour prévoir et organiser la suite.

    Plusieurs fois les praticiens libéraux, syndiqués ou non, tous unanimes, ont salué la mobilisation des étudiants. Ne lâchez rien !
    Cessons de nous diviser à la moindre occasion. Ce ne sont pas tant les actions qui importent, mais combien d’entre nous elles rassemblent.
    Ce que nous en faisons, tous ensemble, unis, là est la clé.

     

    Enquête de santé, émission de France 5 à voir et revoir en replay

    Fichier:Logo France 5.svg  Enquête de santéEnquête de santé

    Soins dentaires : toujours trop chers !

    Soigner ses dents sans se ruiner, une équation impossible pour la plupart des Français. 1 patient sur 5 a déjà renoncé à une visite chez le dentiste faute d’argent.

    Faibles remboursements, envolée du prix des prothèses… les soins dentaires coûtent très chers. Pour la pose d’une couronne, il faut compter 800 euros en moyenne et pour un bridge complet, la facture peut monter jusqu’à 50.000 euros !

    Dentistes, prothésistes, mutuelles… À qui profite cette dérive tarifaire ? La Sécurité sociale joue t-elle encore son rôle ? Et les patients sont-ils condamnés à rester les grands perdants ?

    Pour faire baisser la facture, certains se tournent vers les cliniques dentaires low-cost qui proposent des soins dentaires à prix cassés. Arnaque ou bonne affaire ? L’an dernier, la liquidation judiciaire des centres Dentexia, le leader du marché, révèlait la face cachée d’un système où les clients devaient payer d’avance pour des soins baclés ou jamais effectués.

    Faire ses valises et prendre l’avion pour trouver des soins moins chers… Chaque année, des centaines de patients cèdent à la tentation du tourisme dentaire. Dernière destination à la mode, les îles Canaries. Là-bas, depuis plus de 20 ans, des cliniques affichent des prix au rabais. Mais ce modèle offre t-il toutes les garanties ? Peut-on concilier baisse des prix et qualité des soins ?

    Le documentaire de Yan Di Meglio “Soins dentaires, les racines du mal” sera suivi d’un débat animé par par Michel Cymes, Marina Carrère-d’Encausse et Benoît Thevenet.

    Source : Enquête de santé, émission de France 5 à voir et revoir en replay