Prothèses dentaires: trois niveaux de remboursements chez le dentiste? l’express

(Photo d'illustration)

Les soins dentaires devraient être les premiers à bénéficier du “reste à charge zéro”, un remboursement intégral pour certains actes médicaux.

Un remboursement intégral des prothèses dentaires, auditives et des lunettes par l’Assurance maladie: la promesse de campagne d’Emmanuel Macron devrait être tenue “d’ici 2022”. C’est en tout cas ce qu’a assuré lundi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en précisant que des annonces devraient être faites d’ici juin.

“L’objectif, c’est d’arriver à élaborer une feuille de route de mise en place du ‘reste à charge zéro’ dans ces trois filières pour le mois de juin, avec une annonce qui pourrait être faite en juin de la façon dont ça va se mettre en place”, a détaillé la ministre sur Public Sénat.

“Ça ne sera pas le même calendrier pour le dentaire, l’optique et les audio-prothèses”, avait-elle précisé. Le dentaire devrait être, selon la ministre, le premier secteur à voir des négociations aboutir, la filière étant la moins complexe des trois.

46,6% des actes dentaires couvrent des besoins essentiels

La feuille de route de la mise en place de ce “reste à charge zéro” dans le secteur dentaire a été révélée dès le 16 février par Nicolas Revel, le directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Selon Le Parisien, qui a pu consulter les données de ce projet, outre son objectif de développer la prévention, avec des détartrages et la détection de caries chez les enfants notamment, la Caisse propose trois différents modes de prise en charge pour les prothèses.

La première proposition consiste à couvrir intégralement les besoins essentiels des patients, soit, selon le quotidien, 46,6% des actes dentaires. Cela nécessite une baisse des tarifs des chirurgiens dentistes de 388 millions d’euros.

Un remboursement selon la localisation de la dent

Dans le second type de “panier de soin”, la baisse des prix spécialistes ne serait que de la moitié, 174 millions d’euros. Mais, en contrepartie, il existerait un “reste à charge”. Le Parisien assure qu’il serait “modéré”. Troisième mode de prise en charge: un “panier de soin” haut de gamme, avec des tarifs libres et non remboursés. En contrepartie de cette baisse des tarifs par les praticiens, indique le quotidien, la CNAM souhaite augmenter le tarif de prise en charge des soins dentaires de base.

L’organisme prévoit de mettre en place ses niveaux de remboursement selon deux critères. Elle devra dans un premier temps déterminer si la dent à remplacer ou réparer est visible: s’il s’agit d’une incisive ou d’une canine, elle sera mieux remboursée qu’une prémolaire, ou qu’une molaire. L’autre critère déterminant le taux de remboursement sera le matériau choisi pour la prothèse: la céramique étant bien plus onéreuse que métal.

75% des Français “non satisfaits” des remboursements de soins dentaires

Selon un sondage Ifop pour le think thank “Agir pour la Santé Dentaire”, 68% des Français estiment avoir besoin de soins, dont la moitié seraient des actes basiques, d’entretien des dents. Pourtant, moins d’un Français sur trois aurait pris l’initiative de voir un dentiste. La majorité des sondés évoquent des considérations financières.

Par ailleurs, ce sondage dresse un constat amer: 75% des Français se disent “non satisfaits” des remboursements de soins dentaires par l’Assurance maladie, notamment chez les moins de 35 ans et les foyers aux revenus modestes. Par ailleurs, plus d’un sondé sur deux se dit prêt à consulter son dentiste traitant dans une mesure de prévention, en contrepartie d’un meilleur remboursement des frais

 

source l’express

ENQUETE 60 MILLIONS : DE QUI SE MOQUE-T-ON ?

 

60 Millions de Consommateurs

Prothèses dentaires : ça fait mal… au portefeuille !

Alors que les couronnes et bridges sont toujours aussi mal remboursés, nous avons analysé les prix pratiqués par les dentistes de 40 grandes villes.
Un dentiste vu de l’intérieur d’une bouche

Quiconque a déjà eu une dent mal en point le sait : les tarifs que facturent les dentistes pour les prothèses dentaires (bridges, couronnes, inlay-cores…) sont en totale déconnexion de la base de remboursement de la Sécurité sociale.

Pour mieux mesurer l’importance de la facture, nous avons passé à la moulinette les données tarifaires mises en ligne par l’Assurance maladie pour les principaux soins prothétiques. Ce travail de fourmi, qui revient à analyser les tarifs de 5 000 dentistes, nous a permis d’identifier les prix les plus fréquemment pratiqués dans quarante villes de l’Hexagone. Et de mettre au jour des écarts conséquents !

D’une ville à l’autre, 30 % d’écart

Prenons la pose d’une couronne céramo-métallique, le type de couronne le plus répandu. Le prix le plus fréquent de cet acte à Nîmes, la moins chère des quarante villes de notre échantillon, est de 519 € ; tandis qu’à Paris, il s’établit à 704 €. Soit plus de 30 % d’écart entre les deux villes.

La couverture du n°534 de 60 Millions sur les lessives

Des soins qui font mal… au portefeuille

Retrouvez notre enquête complète dans le n° 534 de 60 Millions de consommateurs (février 2018) : les tarifs des couronnes et des inlay-cores dans quarante grandes villes et nos conseils pour alléger la facture.

Comme c’est souvent le cas quand on se penche sur la question de la variabilité géographique du coût des soins, on constate que les prothèses dentaires affichent des tarifs, en général, peu élevés sur la façade atlantique, dans le Grand Ouest notamment (Pays-de-la-Loire et Bretagne). À l’inverse, les dentistes pratiquent des tarifs plus élevés en région parisienne, à Strasbourg, Lyon, ou encore dans certaines grandes villes du pourtour méditerranéen, d’après notre étude basée sur les données de l’Assurance maladie.

Parfois des centaines d’euros à la charge du patient

La pose d’une couronne céramo-métallique n’est remboursée qu’à hauteur de 75,25 € (soit 70 % de 107,50 €) par la « Sécu ». À cette (faible !) somme vient s’ajouter le remboursement par les mutuelles et autres assurances complémentaires santé. Il est variable selon le contrat souscrit. Mais dans la majeure partie des cas, il ne permet pas d’effacer la totalité de la somme réglée au dentiste.

Les prises en charge des contrats collectifs (complémentaires santé souscrites via l’employeur) sont supérieures à celles des contrats individuels. C’est ainsi que la moitié des personnes couvertes par un contrat d’entreprise ont obtenu un remboursement supérieur à 350 €, contre un quart seulement des personnes couvertes à titre individuel. À l’arrivée, une simple prothèse est susceptible de laisser plusieurs centaines d’euros à la charge du patient.

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En attendant la réforme, faites jouer la concurrence

La problématique du prix élevé des prothèses dentaires prend un relief particulier, alors que la ministre de la santé vient de lancer une concertation pour aboutir à une prise en charge intégrale (« reste à charge zéro » pour les assurés sociaux) de certains soins, dont des soins dentaires.

Message posté sur Tweeter par @agnesbuzyn à propos du reste à charge zéro

Il s’agit de mettre en œuvre une promesse faite par Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle (lire ce qu’il disait à l’époque en réponse aux questions de 60 Millions).

Les prix des prothèses étaient déjà au cœur des discussions commencées l’an dernier entre les pouvoirs publics, sous la houlette de la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam), et les dentistes. Le deal proposé aux principaux syndicats professionnels était le suivant : un meilleur remboursement des soins conservateurs (détartrage, traitement d’une carie…) en échange d’un plafonnement des tarifs des différentes prothèses.

En attendant que les discussions aboutissent, il est indispensable, pour le patient, de prendre le temps de comparer les tarifs avant d’engager des soins. Au sein d’une même ville, les écarts peuvent aussi être importants. Les données sur lesquelles s’appuie notre enquête montrent qu’à Aix-en-Provence, par exemple, une couronne facturée 701 € par un dentiste peut l’être à moins de 450 € par d’autres praticiens…

 

Tarifs dentaires : fausse Information

Contrairement à ce qu’annoncent certains médias et le site Service Public.fr, de « nouveaux » tarifs dentaires ne s’appliqueront pas au 1er janvier 2018.
Le Conseil Constitutionnel a validé hier, jeudi 21 décembre, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018, dont l’article 62 (ex 44) avait fait l’objet d’un recours par des parlementaires socialistes et France Insoumise, qui défendaient le maintien de l’application au 1er janvier 2018 des dispositions prévues par le Règlement Arbitral.
Ainsi, le Conseil Constitutionnel confirme le report au 1er janvier 2019 de l’application des dispositions relatives au plafonnement tarifaire des actes prothétiques et des revalorisations tarifaires des soins bucco-dentaires.
Ce report a pour objectif de donner toutes ses chances de succès à la négociation conventionnelle en cours entre les syndicats dentaires, dont la CNSD, l’Uncam et l’Unocam.
Mais la négociation est actuellement figée à cause de l’engagement politique du « reste à charge zéro » pris par Emmanuel Macron. Son financement et ses applications n’ayant pas été anticipés, cette promesse électorale est devenue un point de crispation sur lequel butent l’Etat, les financeurs et les syndicats.
Les négociateurs de la CNSD mettent tout en œuvre pour finaliser une nouvelle convention qui viendra écraser le règlement arbitral.
Si les patients ne doivent pas être induits en erreur par des annonces médiatiques prématurées, ils doivent être également assurés que la CNSD se bat pour une amélioration de leurs remboursements et une meilleure cohérence économique de l’activité des chirurgiens-dentistes.
2017.12.22_CP_Tarifsdentaires_fausse_Information

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Contre la fin du tiers payant généralisé, la gauche saisit le Conseil constitutionnel

Les députés de gauche viennent de saisir le Conseil constitutionnel sur le budget de la Sécurité sociale. Ils dénoncent la suppression de l’article généralisant le tiers payant, ainsi que la hausse de la CSG. “Nos trois groupes – France Insoumise, Gauche Démocrate et Républicaine, Nouvelle gauche – ont déposé (…) un recours devant le Conseil constitutionnel relatif au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018”, indiquent les députés signataires dans un communiqué commun. Les députés estiment notamment que l’article supprimant l’objectif de généralisation du tiers-payant “constitue…

source : Contre la fin du tiers payant généralisé, la gauche saisit le Conseil constitutionnel

Les dentistes ont la rage

Les dentistes multiplient les actions pour tenter de sensibiliser le grand public sur la situation des professions dentaires. Pas facile quand on est l’une des incarnations du privilège social.

Le Dr Laurent Arrigo, dentiste à Marange-Silvange,
avoue être parfois gagné par une lassitude professionnelle.

« Je suis accablé par l’image véhiculée par les médias sur notre profession. Parfois, quand j’arrive le matin à mon cabinet, je me dis que j’aurais peut-être dû faire un autre métier. » Le Dr Laurent Arrigo, dentiste libéral installé à Marange-Silvange, petite commune de Moselle, ni riche ni pauvre, avoue sa lassitude parfois.

Le dentiste qui terrorise les enfants avec sa roulette et qui pratique des prix exorbitants, dévalisant à lui seul les caisses de la Sécurité sociale : l’image a la vie dure. « J’ai vu un reportage sur un collègue qui propose des prothèses à 1 500 euros… Peut-être que cela existe, mais ce n’est pas mon cas, ni celui de tous les dentistes que je connais », poursuit Laurent Arrigo, qui facture la couronne en céramique à 550 euros, ce qui est le prix moyen pratiqué en Lorraine.

Les dentistes, et avant eux, les étudiants en dentaire, expriment leur colère face à une adversité tous azimuts. « C’est la crise la plus grave que le dentaire ait jamais connue », soupire un autre praticien. De nouveaux tarifs seront pratiqués en janvier 2018. Les dépenses ne devront pas excéder 6,8 milliards et le prix des prothèses sera plafonné. Les tarifs pratiqués par la majorité de 1 480 dentistes lorrains ne sont pas éloignés du prix maximum autorisé, qui tournera autour de 550 euros. « Mais on sait bien qu’un plafond est créé pour être baissé et si on arrive un jour, comme je le pense, au tarif CMU (couverture maladie universelle) de 420 euros, on ne pourra plus travailler avec les prothésistes de la région. Il faudra se fournir en Chine », analyse un dentiste installé dans la banlieue de Nancy. Cette perspective est le cauchemar des 120 laboratoires de prothèses de Lorraine, qui emploient 480 salariés.

Le spectre des soins low-cost

Pour peser, la filière dentaire s’est organisée par département, avec l’assentiment des syndicats professionnels. Certains, comme les praticiens vosgiens, ont respecté le mot d’ordre de grève national la semaine dernière. Les autres ont préféré attendre. Mardi dernier, une délégation de dentistes, de prothésistes et de fournisseurs était reçue à la préfecture des Vosges. Aujourd’hui, à 18h, la même rencontre se tient à Metz avec le préfet de Moselle. La Meurthe-et-Moselle, partie plus tardivement, en fera de même à la rentrée.

Le spectre des soins low-cost est agité par les libéraux.
Un cabinet dentaire Dentylis a ouvert en mai dernier à Fameck. Six dentistes salariés reçoivent les patients.
Cette formule, qui permet des prix plus bas, est encore marginale en Lorraine. « Ce sera une tendance lourde et ce sera la fin des petits cabinets dentaires », pronostique le Dr Laurent Arrigo.
Ce dernier se refuse à juger la qualité des soins dispensés mais note que « ces centres ne travailleront pas avec des laboratoires de prothèses de proximité, mais ils chercheront toujours à minimiser le prix d’achat pour augmenter la rentabilité ».
L’investisseur est en effet rarement philanthrope.

« Parfois, quand j’arrive le matin à mon cabinet, je me dis que j’aurais peut-être dû faire un autre métier. »

Source : Les dentistes ont la rage